Alimenter SON SENTIMENT DE SÉCURITÉ

1 septembre 2024

par Elyde Sanchez Ortega

intro

L’accompagnement d’un proche vivant avec des enjeux de santé mentale est un voyage complexe et exigeant, mais il est aussi empreint d’humanité, de compassion et de résilience. Face à ces défis, il est essentiel de cultiver un sentiment de sécurité pour soi-même et pour la personne concernée. Cet article explore comment nourrir ce sentiment de sécurité, en mettant l'accent sur la confiance et la responsabilité partagée entre l’accompagnateur et la personne souffrant un trouble de santé mentale.

Comprendre la maladie mentale

La première étape pour alimenter son sentiment de sécurité est de connaitre d’avantage la maladie mentale dont souffre le proche. Cette compréhension aide à dédramatiser la situation et à éliminer les peurs irrationnelles qui peuvent être ressenties en voyant certains comportements chez lui. Il est crucial de s'informer sur les symptômes et leurs manifestations. Une connaissance approfondie permet de mieux anticiper les crises et de réagir de manière appropriée.

Établir une communication ouverte et honnête

Une communication claire et sincère est la pierre angulaire de toute relation saine, mais elle est particulièrement primordiale lorsqu'un proche souffre des enjeux de santé mentale. Il est important d'encourager la personne à exprimer ses sentiments, ses peurs et ses besoins sans la peur du jugement. Pour cela, identifier les moments où l’accompagnateur se sent disponible à accueillir les émotions de l’autre est cruciale. De même, il doit se sentir libre de partager ses propres émotions et préoccupations en évitant de tomber dans les conseils. Cette transparence renforce la confiance mutuelle et réduit l'incertitude.

Fixer des limites et des attentes claires

Pour se sentir en sécurité, il est nécessaire de définir des limites et des attentes précises. Ces limites sont le reflet des valeurs et inconforts dont il n’est pas question de faire de compromis. Prendre un moment pour se questionner sur ce qui est important pour soi est le premier pas à établir des limites. Cela peut inclure des règles sur les comportements acceptables et des plans d’action en cas de crise. Des limites claires aident à prévenir les conflits et à maintenir un environnement stable et prévisible, ce qui est rassurant pour les deux parties.

Établir un réseau de soutien

Personne ne devrait affronter seul les défis de la maladie mentale en tant que personne atteinte ou accompagnateur. Créer un réseau de soutien peut alléger le fardeau. Aller à la rencontre des personnes ayant un vécu similaire permet de prendre conscience que la personne n’est pas seule à travers sa situation. Les échanges peuvent offrir des perspectives et des stratégies précieuses. S’approcher à des intervenants, comme à l’Alpabem, permet d’être soutenu à travers l’impuissance et la mise en place des limites.

Encourager l’autonomie et la responsabilisation

Il est crucial de trouver un équilibre entre l’aide et l’autonomie. Encourager la personne atteinte de maladie mentale à prendre des décisions concernant son propre cheminement et à participer activement à son propre rétablissement peut renforcer sa confiance en elle. La responsabilisation aide également à prévenir la dépendance excessive à l’accompagnateur, ce qui peut réduire le stress et l'épuisement de ce dernier. Certes, il n’est pas si simple de tout vouloir changer d’un coup. Aller étape par étape avec des petits pas est un bon début.

Prendre soin de soi

Il est impératif de prendre soin de soi en tant qu’accompagnateur. Cela signifie maintenir une bonne hygiène de vie, chercher du soutien émotionnel lorsque nécessaire et prendre des pauses régulières pour éviter l'épuisement. Se rappeler que l’on ne peut pas verser d’un vase vide : en prenant soin de soi, on est mieux équipé pour soutenir l’autre.

Cultiver la résilience

La résilience est la capacité à rebondir face à l'adversité. Être résilient consiste à accepter, à croire en ses compétences, à se faire confiance, à connaitre ses forces et à ouvrir la porte à la reconnaissance et la gratitude. La résilience se nourrit aussi de petites victoires quotidiennes et d’une attitude positive face aux défis. Ne lâchez rien et ne forcez rien, trouvez votre propre rythme.

Accepter l’autre et l’incertitude

La maladie mentale peut être imprévisible. Apprendre à accepter cette incertitude plutôt que de la combattre peut-être libérateur. Cela signifie de vivre le moment présent et de ne pas se laisser envahir par les angoisses du futur. Accepter l’autre signifie de l’accueillir avec ses différences sans jugement. C’est reconnaitre ses forces et ses défis. C’est prendre conscience que l’accompagnateur n’a aucune emprise sur la vie du proche, qu’il a seulement l’emprise sur sa propre vie et perceptions.

Encourager les progrès

Reconnaître et souligner les progrès, même modestes, est crucial pour maintenir le moral. Que ce soit une journée sans crise, un répit planifié, ou une amélioration dans la gestion des symptômes, chaque avancée mérite d’être soulignée pour plus banale et petite que cela paraisse. Ces moments de reconnaissance renforcent la motivation et nourrissent un sentiment de sécurité en montrant que les efforts portent leurs fruits.

Conclusion

Nourrir un sentiment de sécurité face à un proche vivant des enjeux de santé mentale nécessite une approche équilibrée et réfléchie. Cela passe par une meilleure compréhension de la maladie, une communication ouverte, des limites claires, un réseau de soutien, et une responsabilisation partagée. En prenant soin de soi et en cultivant la résilience, l’accompagnateur peut créer un environnement stable et sécurisant, bénéfique pour lui-même et pour la personne touchée par la maladie mentale. Ensemble, ils peuvent naviguer à travers les défis avec une confiance renouvelée et une force intérieure accrue.