Cultiver des relations positives pour être heureux

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Soutenir un être cher souffrant de problèmes de santé mentale est un acte pur d’engagement et d’amour. Toutefois, ce rôle, bien qu’essentiel, peut être éprouvant, épuisant et même source d’isolement. Les aidants, souvent membres de la famille ou amis, peuvent se retrouver submergés par les défis du quotidien, négligeant leur propre bien-être. C’est ici qu’intervient l’importance d’entretenir des relations positives, non seulement avec la personne aidée, mais également avec son entourage.

Le livre The Good Life de Robert Waldinger et Marc Schulz, basé sur l’étude longitudinale de Harvard sur le bonheur, met l’accent sur un fait incontestable : ce qui nous rend vraiment heureux et résilients, ce ne pas la richesse ou le succès, mais la qualité de nos relations. Un ouvrage qui peut être particulièrement pertinente pour les accompagnateurs, qui bien souvent s’oublient à travers leur bienveillance de soutenir leurs proches. 

Les effets bénéfiques des relations sur l’accompagnateur

Un accompagnateur qui entretient des relations positives en tire de nombreux avantages, tant sur le plan physique qu'émotionnel. Premièrement, ces liens offrent un environnement sécuritaire où la personne peut exprimer ses émotions, discuter de ses problèmes et obtenir de l'aide. Cette écoute et présence permet à l’accompagnateur de diminuer sa souffrance.

De plus, être entouré de personnes bienveillantes permet de réduire le sentiment de solitude souvent ressenti dans le rôle d’accompagnateur. Le support social a un effet protecteur contre le stress chronique en diminuant la production de cortisol, connu comme l’hormone du stress. Il contribue aussi à une meilleure régulation émotionnelle, ce qui est crucial lorsqu’on doit gérer des situations plus complexes et imprévisibles avec un proche en détresse psychologique.

Finalement, de bonnes relations offrent des moments de répit et de légèreté. Un simple échange chaleureux avec un ami, une activité réalisée avec un être cher ou même une conversation banale avec un collègue peut redonner de l’énergie. Connaitre son entourage, facilite le choix d’avec qui il est possible de partager son vécu émotionnel ou avec qui réaliser d’activités pour le plaisir. Ceci permettra de s’approcher à la bonne personne en fonction de son besoin. 

Voici quelques stratégies pour renforcer de relations positives :

1. Entretenir un réseau de soutien

S’entourer de personnes qui apportent un réconfort et de l’écoute est vital pour l’accompagnateur. Les amis, groupes de soutien, les collègues ou des intervenants sont à considérer quand l’accompagnateur à l’impression de se noyer lorsqu’il prend soin de son proche. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais bien une preuve d’amour envers soi-même.

2. Encourager des échanges authentiques.

Il est important de miser sur de relations où l’on peut être soi-même, sans un masque ou retenue qui cache notre être. S’exprimer sans peur du jugement ou des étiquettes permet de ne pas accumuler et intérioriser nos ressentis. Travailler des relations où l’écoute est réciproque permet de se sentir compris et accueilli, un puissant facteur de résilience.

3.  Trouver un équilibre entre donner et recevoir

Accompagner un proche ayant des enjeux de santé mentale demande parfois toute son énergie. Il est facile de s’oublier rapidement. Ainsi, créer des moments de bien-être est précieux. Le choix du mot “créer” n’est pas un hasard. En effet, souvent l’accompagnateur va attendre d’avoir un moment idéal pour se reposer. Or il ne faut pas attendre le moment parfait, mais bien le créer, si non, il risque de ne jamais arriver. Ce qui peut contribuer à la création de ces moments de légèreté est d’accepter que d’autres prennent le relais à leur façon. Déléguer devient le meilleur allié. Alors, faire participer d’autres membres de la famille, amis ou faire appel aux services externes devient utile.  

4. Pratiquer la gratitude et la bienveillance

Il n’est pas un secret qu’une relation avec autrui se travaille. Exprimer de la gratitude envers les personnes qui nous soutiennent renforce les liens. Un simple « merci » sincère ou un geste d’appréciation peut solidifier une relation et encourager un climat positif. Se donner le temps de prendre conscience de ce que les autres font à leur façon pour nous aider est encourageant. Cela devient une source de motivation pour se considérer. Il est primordial de faire preuve de bienveillance envers soi-même. Pardonner ses moments de fatigue ou de frustration est un acte d’autocompassion nécessaire.

5. Établir des limites saines

Définir des limites claires aide à contrarier l’épuisement. Se donner le droit de dire non à certaines demandes lorsque l’on sent à bout de ses forces est non seulement légitime, mais nécessaire. Savoir établir ces limites permet de préserver la relation avec la personne aidée et d’éviter d’accumuler des émotions négatives à leur égard. De même, établir des limites avec notre entourage permet de solidifier les relations. La transparence et le respect contribuent à maintenir une relation à travers le temps.

Finalement, entretenir des relations positives permet d’obtenir les moyens pour mieux vivre son rôle d’accompagnateur et de surmonter les épreuves avec plus de tranquillité et de force. Comme le prouve The Good Life, le bonheur et la résilience dépendent de la qualité des relations que nous établissons avec autrui. Investir dans des relations de qualité peut non seulement nous apporter du soutien de la part de notre entourage, mais aussi de la reconnaissance, de la gratitude, de l’espoirs et, pourquoi pas, du bonheur.