Est-ce qu’il y a trop d’organismes communautaires au Québec ?
Selon un rapport de 2006 , le Québec peut compter sur la contribution de 46 000 organismes communautaires à but non lucratif (OBNL). L’Ontario qui a près du double de population en compte 45 000. Sur cette base, nous pourrions donc dire qu’il y a trop d’OBNL au Québec. Mais attention, car de ces 46 000 OBNL du Québec, seulement 5 000 se retrouvent dans la catégorie des organisations de santé et de services sociaux (1) pour un budget d’environ 550 millions annuellement, une goutte d'eau dans l'océan quand on sait à quel point une majorité de ces organisations font un travail remarquable compte tenu de leur budget.
En ce qui a trait aux organismes de bienfaisance, donc ceux qui peuvent émettre des reçus pour dons de charité, 28% de toutes ces organisations au Canada proviennent du Québec. Malgré cela, le Québec est bon dernier pour le don des particuliers, mais aussi bon dernier en « temps de bénévolat ». Encore une fois, les Québécois sont distincts du reste des Canadiens. Nous sommes les plus « cheaps » en temps et en argent! Devrions-nous avoir une charte du don planifié… avant celle de la laïcité ? La question se pose.
Comme directeur d’un OBNL, je ne trouve pas qu’il y ait trop de « points de service », je tiens à être clair ici, mais je trouve effectivement qu’il y a trop « d’organisations », trop de structure et trop de missions similaires dans une même région. En fait, il y a beaucoup de petits organismes et une majorité ont moins de 3 employés (45% des OBNL ont moins de 30 000$ de revenus).
Ces organisations doivent consacrer une part importante de leur budget pour leurs bureaux, leurs dépliants, leur site internet, leur ligne téléphonique, etc. et réalisent leur mission avec le reste du budget. Mais en ont-ils les moyens ? Évidemment, pour les représentants nationaux, ces organisations sont sous-financées. Ce qui est vrai, mais nous le sommes tous, les petits comme les gros. Est-ce que la solution serait d’augmenter le financement de toutes ces organisations ? Est-ce réaliste dans le contexte actuel ? Avons-nous les moyens de nos ambitions ? Devrions-nous couper dans le réseau de la santé pour que les services se donnent dans la communauté via les OBNL ? N’y aurait-il pas d’autres alternatives ?