Les origines
La parole intérieure active les zones cérébrales auditives du cortex temporal qui sont spécialisées dans le traitement de la voix de la même manière que lorsque l’individu entame une conversation avec autrui. Autrement dit, il y a de fortes chances qu’en lisant ce texte vous vous entendiez le lire dans votre tête.
Dr Lucile Rapin, chercheuse postdoctorante au département linguistique, affirme que le langage intérieur participe à plusieurs fonctions cognitives telles que le développement du langage chez l’enfant, la pensée, la conscience et la conscience de soi, l’autorégulation, la mémoire de travail, la mémoire autobiographique, la planification de situations futures, la résolution de problème, la lecture et l’écriture. La valeur de cette « petite voix » qui murmure au quotidien est inestimable.
À ce jour, plusieurs hypothèses sont posées en lien avec l’origine de la parole intérieure. Certains auteurs exposent que cette voix est développementale. C’est-à-dire qu’à l’enfance, il y a différentes étapes qui permettent d’intérioriser un langage privé. « Plusieurs recherches ont été réalisées sur le sujet, mais il reste encore beaucoup de questions sans réponse », communique Dr Lucile Rapin.
L’emploi du dialogue intérieur est déterminé par chaque individu. Seul lui peut prendre la décision de l’utiliser à son avantage ou non. Un choix conscient qui peut être perturbé si des conditions psychologiques et/ou psychiques sont présentes. À ce moment, l’individu perd le contrôle de son monologue interne et peut contribuer à ruminer certains évènements. Notamment, les personnes souffrant de dépression peuvent avoir de la difficulté à empêcher leurs pensées négatives de surgir. Un autre exemple est les personnes souffrant de schizophrénie, qui ont des hallucinations auditives