C’est toujours la même histoire
Des personnes atteintes de maladie mentale qui refusent de recevoir de l’aide
Peu importe les arguments des organismes de défense des droits, figés à l’époque d’Alys Robi, Frédérick n’était pas libre. Il était pris au piège par sa maladie, envahi par sa détresse et incapable de prendre une décision éclairée. Accepter qu’une personne en délire psychotique refuse de recevoir un traitement est aussi absurde que d’accepter la mort d’une maman parce qu’elle a refusé de recevoir une transfusion sanguine pour un motif religieux. Est-ce que Frédérick sera libre maintenant ? derrière les barreaux d’une institution ? Est-ce qu’il sera libre lorsqu’il réalisera l’atrocité de son crime
Des professionnels de la santé qui s’abritent derrière le sceau de la « sacro-sainte » confidentialité
Un exemple classique
Le psychiatre : « Madame, même si votre fils habite chez vous, que vous subissez des dommages psychologiques, physiques et monétaires, nous ne pouvons pas briser la confidentialité du dossier avec notre patient, car ça pourrait briser notre ‘‘lien thérapeutique’’ ».
Qu’elle serait votre réaction si, comme parent, on vous disait que votre enfant a le cancer, mais qu’on ne peut pas vous dire lequel ni le traitement dont il a besoin pour guérir ni ce que vous pouvez faire pour que votre enfant ait mieux ? En santé mentale, c’est exactement comme ça que ça se passe.
La loi P-38, qui a presque 15 ans, laisse beaucoup de place à l’interprétation pour ceux qui peuvent l’appliquer.
Le policier : « Madame, est-ce que votre fils est délirant ? Vous menace-t-il ? Ok, mais avez-vous un couteau sur la gorge ? Pensez-vous que votre fils va prendre un couteau cette nuit pour vous le mettre sur la gorge ? »
La dame : « Eh bien, écoutez. Il n’a pas de couteau dans les mains en ce moment, mais je connais mon fils et il ne va vraiment pas bien. Je sais que ça va dégénérer. »
Le policier : « Hum hum, je comprends Madame, mais rappelez-nous cette nuit quand vous aurez le couteau sur la gorge. Je ne peux rien faire en ce moment. »
Peut-être que l'expression « Je suis la spécialiste de mon enfant » devrait avoir un écho plus fort dans ce genre de situation que lorsqu'un parent un peu zélé rabroue l'enseignant de ce dernier.
À chaque année, nous avons droit à quatre ou cinq situations de la sorte. C'est systématique. La différence, dans le cas de Frédérick Gingras, c’est que la victime n’est pas sa mère, mais d’innocentes victimes. Je rassure le lecteur, les probabilités de vous faire attaquer par une personne atteinte de schizophrénie sont en deçà de celles de vous faire frapper par la foudre. Dans la très grande majorité des cas, ce sont les membres de la famille qui sont les innocentes victimes de ce type d'agression.