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Les phases d’un épisode psychotique

1 mars 2024
 - 
par Annik Lefebvre

intro

Trois pour cent de la population souffrira d’une psychose au cours de sa vie. La plupart du temps, ce sont des jeunes de quinze à trente-cinq ans qui en souffrent. Toutefois, elle peut se déclarer chez n’importe qui, peu importe l’âge. Celle-ci se divise en trois phases avant le rétablissement.

Qu’est-ce qu’un épisode psychotique?

Il s’agit d’une maladie psychique qui consiste en un mauvais fonctionnement du cerveau. Celle-ci entraine une perte de contact avec la réalité. Ce qui provoque une difficulté à distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas. Plus précisément, c’est un débalancement des neurotransmetteurs (dopamine et sérotonine), qui peut affecter la pensée, les émotions, les perceptions et le comportement.

 

Phase prodromique ou prodrome

C’est le moment où les signes avant-coureurs se manifestent. Ce sont souvent les membres de l’entourage qui les remarquent en premier. Cette période dure en général plusieurs mois. Il est important de préciser que la psychose n’est pas encore présente à ce stade. Voici les signes précurseurs d’un épisode psychotique :

  • Comportement inhabituel

  • Laisser-aller en général

  • Difficulté à se concentrer

  • Perte de mémoire

  • Désordre de la pensée

  • Délire, discours incohérent (la personne croit qu’elle a raison, mais il est encore possible de la faire changer d’idée)

  • Perte d’énergie

  • Perte d’intérêt dans les activités habituelles

  • Trouble du sommeil, fatigue

  • Irritabilité, anxiété, humeur dépressive

  • Tendance à l’isolement

  • Méfiance

Phase active ou aiguë

C’est la période de crise, où la maladie est à son pic. Les symptômes positifs apparaissent et se manifestent clairement. Celui qui délire est convaincu que ses idées sont bonnes. Par exemple, elle peut croire qu’elle est suivie, surveillée par des caméras ou qu’elle a des pouvoirs extraordinaires. Aucun argument ne peut la convaincre du contraire.

 

Les symptômes positifs s’ajoutent aux fonctions mentales habituelles. Ils entrainent la personne à se comporter de façon incohérente. Ils modifient les perceptions, les pensées, les croyances et le comportement. En voici quelques exemples :

  • Hallucinations visuelles

  • Hallucinations auditives

  • Délires

  • Propos incohérents

  • Désorganisation

  • Bizarreries

 

Les symptômes négatifs provoquent une diminution ou une perte des fonctions normales habituelles, comme l’absence de comportements attendus. Ils apparaissent habituellement avant les symptômes positifs. Ils peuvent rester présents après la phase active et même lorsque l’état de la personne est stabilisé. Celui qui en souffre ressent un manque de motivation. Il se sent incapable de passer à l’action. Malheureusement, c’est souvent perçu comme de la paresse. Sans compter qu’il arrive que les symptômes positifs rendent inapte au travail ou aux études. Voici quelques exemples de symptômes négatifs :

  • Difficulté à communiquer

  • Difficulté à ressentir du plaisir

  • Manque d’énergie

  • Pauvreté de la pensée

  • Retrait social

  • Diminution de l’expression des émotions

  • Désorganisation

Phase résiduelle

À cette étape-ci, les symptômes positifs se sont estompés ou peuvent avoir disparu. Avec la médication, il est possible de retrouver un certain équilibre. Le fonctionnement d’avant n’est pas revenu à cent pour cent. Il reste donc difficile d’honorer ses engagements habituels, comme retourner au travail ou reprendre son parcours scolaire. C’est tout à fait normal. Certains symptômes demeurent. En voici quelques-uns :

  • Isolement

  • Retrait social

  • Difficulté à établir des liens affectifs

  • Manque de motivation

  • Manque d’énergie

  • Trouble de concentration

  • Trouble de mémoire

  • Difficulté à lire un livre ou à écouter un film complet

 

 

Phase de rétablissement

Elle signifie que l’état de la personne est stabilisé. Le rythme pour se rétablir est variable d’un individu à l’autre. Les symptômes peuvent disparaitre rapidement. Le retour à la normale est alors possible. Toutefois, dans certains cas, il faut plusieurs semaines, voire des mois pour se rétablir. Le rétablissement n’est pas synonyme de guérison. Il ne signifie pas nécessairement que la maladie a complètement disparu. Cela veut dire que les symptômes sont atténués et contrôlés. La personne apprend à vivre avec la maladie, se projette et reprend du pouvoir sur sa vie. Voici quelques trucs pour mettre les chances de son côté pour se rétablir :

  • Apprendre à reconnaitre les signes avant-coureurs ou les symptômes

  • Apprendre à gérer son stress

  • Organiser son propre réseau social

  • S’adonner à des activités qu’on aime

conclusion

Pour conclure, il n’est pas toujours évident de comprendre ce qu’est un épisode psychotique. S’informer demeure la clé pour pouvoir être un meilleur aidant et prévenir les rechutes.

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