Le cannabis au banc des accusés
Une étude publiée cette semaine démontre que le cannabis peut être un antidépresseur à faible dose, mais qu'en plus fortes quantités, il peut au contraire aggraver la dépression et d'autres troubles psychiatriques, telle la psychose.
Il est connu que l'épuisement du neurotransmetteur sérotonine mène à la dépression. Or, l'étude menée sur des animaux de laboratoire démontre pour la première fois que le THC, l'ingrédient actif dans le cannabis, fait augmenter la sérotonine lorsque pris à petites doses. C'est exactement ainsi qu'agissent certains antidépresseurs.
Par contre, au-delà d'une certaine dose, l'effet positif s'annule et devient même dévastateur.
La psychiatre Gabriella Gobbi, qui a dirigé l'étude de l'étudiant au doctorat Francis Bambico, dit avoir voulu explorer le potentiel antidépresseur de la marijuana en raison de données cliniques non vérifiées scientifiquement.
Elle a en effet constaté que plusieurs de ses patients souffrant de dépression ont déjà fumé du cannabis. Par ailleurs, il existe des données démontrant que le cannabis améliore considérablement les troubles de l'humeur chez les personnes atteintes de sida ou de sclérose en plaques.
Le Dr Gobbi conclut de l'étude qu'« un usage excessif de cannabis chez les gens souffrant de dépression entraîne un risque élevé de psychose ».
Publiée mercredi dans The Journal of Neuroscience, l'étude de l'Université McGill a été réalisée conjointement avec le Centre de recherche Fernand-Séguin de l'hôpital Louis-H. Lafontaine, affilié avec l'Université de Montréal.