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Quand la vie nous oblige à prendre une pause

1 mars 2025
 - 
par Elyde Sanchez Ortega

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Prenez-vous un instant pour vous arrêter et contempler votre vie pendant que vous la vivez? Si la réponse est non, on désigne cela comme étant en mode pilote automatique. Pendant la journée, nous effectuons une multitude d'activités et nous avons l'impression de nous amuser et d'en profiter, ou de ne jamais réussir à accomplir ce que nous avions prévu. Après être rentré à la maison et avoir finalement terminé les commissions et les tâches ménagères, notre corps se laisse aller et c'est alors que la vie nous frappe. On commence à éprouver des douleurs physiques qui semblaient dissimulées, une lourdeur au corps, dans les yeux et le cœur. Nous avons l’impression d’avoir accompli beaucoup et en même temps rien tout au long de la journée qui s'est écoulée. Nous négligeons les douleurs ressenties et nous tentons de trouver le sommeil afin de recommencer le cycle le lendemain.

 

Permettez-moi de vous partager mon expérience. Dernièrement, j'ai vécu une série d'événements qui m'ont profondément touché. Tout a débuté par une arthrose au pied pendant mes vacances, suivie d'une intervention chirurgicale de la vésicule biliaire avec seulement quelques semaines d'intervalle, et simultanément, un accident de voiture ayant entraîné une perte totale. Que dire du personnel ! Des individus charmants de mon entourage qui s'éloignent et d'autres qui me font un petit trou au cœur. De la famille qui tombe malade et des personnes qui s’en prennent à mon regard. Face à ces événements, ma première réaction a été de ne pas me laisser abattre et de poursuivre mes efforts pour revenir à mon mode « pilote automatique ». Surprise! Mon corps n'a plus suivi. Donc, pour la première fois, j'ai eu la chance, non désirée, de faire une pause après mon opération chirurgicale. Je vous fais part de mes réflexions.

 

Tout d'abord, j'ai ressenti une totale étrangeté à avoir un moment pour moi-même. Je me suis senti inconfortable et très coupable de laisser mes collègues au travail avec toutes les tâches que j'ai dû leur confier. À la maison, je n'étais pas en mesure de réaliser des tâches ménagères ou autres. Je me suis senti inutile. Ensuite, j'ai pris un instant pour réfléchir et cela a pris tout son sens. Être en pilote automatique m’a éloigné de mes vrais besoins. Je n'avais plus écouté et pris en compte ma propre personne, je ne faisais que chercher à être au mieux pour ma famille, mon travail, les amours et mon chat. Bien sûr, je ne parvenais pas à satisfaire tout le monde. Donc, même si je me sentais comme si j'en faisais beaucoup, les autres avaient l'impression que rien n'était fait pour eux.

 

Une illumination est arrivée. Comment puis-je donner aux autres si je ne peux pas me donner en premier lieu? Cela semble si logique et simple, mais cela demande beaucoup d'efforts pour le concrétiser.

 

Je fais le parallèle avec les accompagnateurs d’une personne souffrant des enjeux de santé mentale. Effectivement, par amour et bienveillance, il est aisé de se mettre en second plan, voire en dernier plan, lorsqu'il s'agit de satisfaire les besoins de ceux qui nous entourent. La vie transmet de nombreux signaux que nous ignorons jusqu'à ce qu'elle nous arrête d’un coup, comme lors de mon intervention chirurgicale. Ces signaux nous font comprendre qu'il est temps de prendre du recul et de prendre soin de nous-mêmes.

 

La grande question est comment ? Il ne faut pas se casser la tête trop longtemps. Tout d'abord, réaliser que vous êtes en mode pilote automatique est déjà un premier pas. N’oubliez pas que vous vous connaissez très bien, vous êtes conscients de ce qui peut vous apporter du bien ou non. Vous savez où vous rendre ou à qui vous adresser pour vous ressourcer. Toutefois, laissez-vous vivre cet inconfort à ne rien faire. Oui, absolument rien. Permettez-vous de vous ennuyer afin de reconnecter avec vos émotions. Veillez à ce que vous observez, ressentez, laissez-vous porter.

 

Ensuite, levez la main pour demander de l’aide. Prendre un pas de recul et vous donner votre droit de vous mettre en premier plan peut provoquer des drôles de réactions de la part de votre entourage. Effectivement, vos proches sont habitués à recevoir beaucoup de votre part. Au moment où vous arrêtez de faire ce que les autres ont normalisé, voire senti comme obligation de votre part, des réactions chargées d’émotions vont découler. Soyez bienveillant avec vous-même et soyez accompagné par des personnes de confiance pour surmonter ces moments difficiles. À long terme, ces moments seront bénéfiques pour vous et surtout pour votre proche. Je vous rappelle que nous, les intervenants de l’apabem, sommes là pour vous aider du mieux que nous pouvons.

 

Il est essentiel de prendre en compte les émotions qui se manifesteront lorsque vous serez prêt à prendre soin de vous-même. Il est possible que la culpabilité et le sentiment d’abandon vous envahissent rapidement. C’est normal! Il est difficile d’échapper à une dynamique qui a été normalisée et ancrée par vous et votre entourage depuis quelques mois, voire des années. Rappelez-vous qu’il est nécessaire de s'aider d'abord pour pouvoir aider l’autre. Croyez-moi, vous êtes tout aussi important.

 

Je vous laisse avec ces interrogations : qu’est-ce qui fait que vous ne ressentez pas de culpabilité lorsque vous ne satisfaites pas vos besoins? Vous donnez-vous le droit au respect envers vous-même? Vous donnez-vous le droit à l’amour envers vous-même ?

 

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