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Résister pour se protéger

1 mars 2025
 - 
par Janique Raymond-Migneault

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Nombreuses sont les familles qui consultent l’équipe de l’ALPABEM afin d’obtenir des réponses aux questions suivantes :

  • Comment faire pour que mon proche réalise qu’il a besoin de soins ?

  • Comment faire pour le convaincre de demander de l’aide ?

  • Comment faire pour qu’il adhère aux soins proposés ?

Et nombreuses sont les familles qui vivent de la déception, du découragement, de la colère, de l’impuissance… lorsque les réponses ne donnent pas de solution concrète.

Il est parfois incompréhensible de comprendre la résistance d’une personne face aux demandes d’aide. Comme on consulte un médecin lors de problèmes physiques, la logique veut que la consultation en santé mentale soit tout aussi évidente… n’est-ce pas ?

Et pourtant…

Comprendre la résistance

Résister face au changement ne date pas d’hier. Ce comportement s’observe à différents niveaux ; de façon individuelle, par exemple, face à un comportement qui nous déplaît ; ou encore de façon organisationnelle, par exemple, lorsqu’une compagnie suggère des changements au sein de son entreprise.

Dans le monde du travail, la résistance est perçue comme une opposition, une réaction d’intensité variable, d’un individu ou d’un groupe d’individus face à un changement donné. De plus en plus d’études suggèrent que le fait de résister n’est pas un geste d'opposition, c'est plutôt une façon d’exprimer un inconfort, une incompréhension ou une inquiétude. C’est une façon parfois maladroite d’exprimer une peur de l’inconnu, ou encore une façon de manifester une ambivalence.

 

La résistance selon l’entretien motivationnel

Si vous êtes déjà passé par les différents services de l’ALPABEM, vous aurez certainement un sourire en vous rappelant comment vos intervenants s’assurent de ne jamais vous dicter la marche à suivre. Cela s’explique par l’approche qui est préconisée par l’équipe : l’entretien motivationnel. Cette approche aborde et tente de résoudre l’ambivalence d’un individu en se centrant non pas sur des solutions, mais plutôt sur les besoins de la personne.

La résistance est un concept important dans cette approche et suggère qu’un bris est présent dans la relation. Ultimement, la résistance est vue comme un message d’arrêt, une demande de cesser d’insister, au risque de briser la relation de confiance.

Deux besoins primordiaux sont en jeu lorsque la résistance est apparente : soit que nous avons besoin d’être entendus, écoutés, validés, soit que notre besoin d’autonomie est brimé. En comprenant mieux ce qui peut causer une résistance, il est alors possible de réajuster sa façon d’accompagner et d’écouter l’autre.

Écouter pour valider

En tant que proche, vous vous demandez souvent ce que vous pouvez faire pour accélérer le processus de la personne atteinte. Écouter l’autre lui permet de se raconter, de s’entendre. Adhérer à un changement est plus probable si nous avons pu nous convaincre nous-mêmes des avantages de ce changement. Et rien n’est plus fort que de s’entendre nommer nos propres raisons pour changer. Votre rôle est bien plus que d’ouvrir l’oreille ; grâce à votre lien de confiance, vous pouvez concrètement offrir un espace sécuritaire pour que la personne atteinte puisse se raconter, s’entendre parler de ses défis, de ses peurs, de ses besoins, et des moyens pour répondre à ces besoins. Et ce sont ces mots qui lui permettront de voir les avantages du changement.

Tendre vers l’autonomie

Dès la naissance, l’être humain tend à trouver une autonomie, une liberté, une façon de se distinguer. Vous rappelez-vous le moment où votre petit être humain souhaitait s’habiller seul ? À manger seul ? À marcher seul ? À sortir seul ?

L’être humain a besoin de son autonomie. Et les expériences qu’il vit à devenir autonome forgent son identité. Même une personne atteinte d’un trouble de la santé mentale cherche une autonomie, une liberté, ce qui peut être confrontant et apeurant, surtout lorsqu’il y a une prise de risque ou un potentiel de dangerosité ou de dommages importants sur le long terme. Pourtant, plus elle devient autonome, plus elle est en mesure de prendre des décisions qui impacteront son bien-être, plus le rétablissement tend à s’installer. Comme une roue qui tourne, c’est en changeant une action, une habitude ou un comportement à la fois que l’engrenage se met en branle et que le véhicule tend à fonctionner.

Accompagner un proche en résistance demande de la patience, de la compréhension et de l'humilité. En vous positionnant comme un allié bienveillant, en offrant écoute et validation, vous contribuez à créer un espace où le changement devient possible. Chaque petit pas vers l’autonomie, même s’il peut sembler minime, est une victoire qui nourrit le rétablissement. Rappelez-vous : la route est rarement linéaire, mais chaque conversation empreinte de respect et de confiance est une semence plantée dans le sol fertile de l’espoir. Ensemble, vous bâtissez les fondations d’un chemin vers un mieux-être durable, un pas à la fois.

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