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Quand notre cerveau NOUS JOUE DES TOURS

1 décembre 2024
 - 
par Elyde Sanchez Ortega

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Les troubles anxieux touchent des millions de personnes à travers le monde, et leurs effets vont bien au-delà de la simple inquiétude ou du stress. Ils modifient la manière dont une personne perçoit et interagit avec le monde qui l'entoure, due à des mécanismes tels que la myopie attentionnelle et les biais cognitifs. Ces phénomènes amplifient l'anxiété en limitant la capacité de l'individu à traiter l'information de manière objective et nuancée. Ainsi, la dynamique relationnelle entre les membres de la famille et la communication au sein du foyer peut être perturbée.

Myopie attentionnelle : une vision rétrécie de la réalité

La myopie attentionnelle est un phénomène qui survient lorsque l’attention d’une personne devient extrêmement concentrée sur une seule source de menace perçue, à tel point qu'elle perd de vue d’autres aspects de la situation. C'est comme si la personne regardait le monde à travers un tube étroit, ignorant toute autre information qui pourrait nuancer ou relativiser la menace.

 

Cette myopie attentionnelle est souvent accentuée chez les personnes souffrant de troubles anxieux. Par exemple, une personne souffrant de phobie sociale pourrait se focaliser exclusivement sur le regard d'une personne lors d'une réunion, y repérant un signe de jugement ou de critique, tout en négligeant les signes non verbaux des autres, tels que les sourires ou les signes d'encouragement. Leur anxiété est alimentée par ce biais perceptuel qui les persuade que la menace perçue est réelle.

 

Cette perception réductrice du monde empêche la personne de prendre du recul, de relativiser ou d'envisager des solutions alternatives, ce qui crée un cercle vicieux où l'anxiété se nourrit de perceptions erronées. La myopie attentionnelle devient un frein à la résolution des problèmes, renforçant ainsi l'idée que le monde est incertain et dangereux.

Biais cognitifs : des filtres déformants de la pensée

Les biais cognitifs sont des erreurs systématiques dans la façon dont une personne traite l’information. Ils mènent à des jugements erronés ou des interprétations déformées de la réalité. Voici quelques biais cognitifs fréquemment observés :

 

Les biais cognitifs désignent des erreurs systématiques dans le traitement de l'information par une personne. Les jugements erronés ou les interprétations déformées de la réalité sont entraînés par ces biais. Voici quelques biais :

 

  1. Le catastrophisme: Il s’agit de l’habitude de toujours imaginer le pire scénario possible. Par exemple, une personne avec un trouble anxieux pourrait recevoir un simple courriel de son patron et penser qu'elle va être renvoyée, bien que le contenu du message soit que pour informer d’une rencontre d’équipe.

 

  1. La pensée dichotomique: Ce biais pousse la personne à voir le monde en noir et blanc, sans place pour des zones grises. Par exemple, si une personne anxieuse échoue à une tâche, elle pourrait immédiatement conclure qu'elle est un "échec total", sans considérer les réussites passées ou les efforts déployés.

 

  1. L’amplification des menaces : La personne surestime la probabilité qu’une menace se réalise. Par exemple, elle pourrait estimer que prendre l’avion est extrêmement dangereux, alors même que les statistiques démontrent que les accidents sont rares.

 

Ces biais cognitifs ne font qu'alimenter la peur et l'incertitude, conduisant l'individu à des comportements d'évitement ou à des réactions disproportionnées face à des événements.

L’impact du trouble anxieux sur la famille

L'anxiété d'une personne peut rapidement devenir un poids partagé par toute la famille, affectant les membres de la famille, tant sur le plan émotionnel que pratique.

La communication peut devenir difficile, car la personne anxieuse, à cause de la myopie attentionnelle et des biais cognitifs, peut interpréter de façon erronée les paroles ou les gestes de ses proches, percevant des critiques là où il n’y en a pas ou amplifiant les problèmes mineurs. Ce malentendu constant peut mener à des tensions et à des conflits.

Les comportements d’évitement et de contrôle que la personne anxieuse met en place pour gérer son anxiété peuvent affecter toute la famille. Par exemple, une personne qui souffre de trouble panique peut éviter les sorties en famille par peur de faire une crise, privant ainsi les autres membres de moments de détente et de loisirs.

Comment communiquer efficacement avec une personne souffrant de trouble anxieux

Avoir une communication empathique et constructive avec une personne souffrant d’un trouble anxieux, évite d’involontairement exacerber son mal-être. Voici quelques pistes de réflexion pour favoriser la communication :

 

  1. Valider les émotions : reconnaître la réalité des émotions de la personne, même si elles semblent exagérées ou irrationnelles, peut aider à créer un climat de confiance. Par exemple : "tu te sens préoccupé par cet événement en ce moment"

 

  1. Éviter les minimisations : Les phrases comme "Ce n'est rien" ou "Arrête de t'inquiéter" ne sont généralement pas utiles. Elles peuvent donner l’impression à la personne que son anxiété n’est pas prise au sérieux ou qu’elle devrait être capable de la contrôler facilement.

 

  1. Poser des questions ouvertes: Encourager la personne à parler de ses sentiments sans la juger peut être très libérateur pour elle. Par exemple, demander "Qu’est-ce qui te préoccupe le plus en ce moment ?" Permet de mieux comprendre ses inquiétudes sans imposer de solutions immédiates.

 

  1. Offrir un soutien pratique: Par exemple, proposer de l’accompagner à un rendez-vous médical ou de l’aider à préparer un plan d’action pour faire face à une situation anxiogène.

 

En conclusion, il n’est pas rare que les membres de la famille ressentent de la culpabilité ou de l’impuissance face à la souffrance de leur proche. Ils peuvent avoir l’impression d’être insuffisants ou incapables de l'aider, ce qui peut, à son tour, entraîner de la frustration et de la fatigue émotionnelle.

 

Il est crucial que les membres de la famille prennent soin de leur propre bien-être. L'anxiété peut être épuisante pour tout le monde, et il est important de maintenir un équilibre personnel pour pouvoir continuer à soutenir efficacement son proche

 

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