La philosophie de l’approche TCD
(5) La philosophie de base de l’approche de Linehan s’inspire aussi de la notion de dialectique de Karl Marx et d’Hegel. Selon eux, la réalité est un tout complexe, chargé d’oppositions et dont les composantes sont constamment en relation. Ce qui signifie, en d’autres mots, que ces composantes s’influencent.
Cette perspective dialectique suggère que dans chaque dysfonction, on trouve une fonction et que dans chaque distorsion, il y a une part de vérité. Cette dernière affirmation semble souvent paradoxale et contradictoire, mais ces deux aspects ne doivent pas nécessairement s’annuler l’un l’autre, ni se dominer. Par exemple, une vérité ne sera pas la mienne ou la vôtre, mais plutôt la mienne et la vôtre. Les deux perceptions d’une situation peuvent être vraies. Cette approche, permet de travailler la pensée dichotomique, c’est-à-dire la pensée divisée en deux concepts contraires (aussi appelée« clivage ») chez les personnes souffrant du TPL.
Le changement découlerait donc naturellement de la tension entre ces deux oppositions (la thèse et l’antithèse).Cependant, lorsqu’il y a un changement, un nouvel état se crée qui contient aussi des nouvelles oppositions et produit du nouveau matériel qui génère à son tour un processus de changement continu.
La philosophie dialectique dirige donc l’ensemble de la TCD. Cette approche favorise essentiellement l’acceptation de la personne tout en l’accompagnant vers un changement de ses comportements inadéquats. Le thérapeute qui applique l’approche dialectique a tendance à développer une attitude de respect et d’acceptation du patient et se défend bien de traiter celui-ci de « manipulateur ».