Vivre avec un proche qui s'automutile : comprendre et soutenir

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L'automutilation aussi appelée « automutilation non suicidaire » est un comportement complexe et souvent difficile à comprendre. C'est un moyen par lequel certaines personnes expriment leur douleur émotionnelle en s’infligeant des blessures physiques à leur propre corps sans nécessairement avoir l’intention de s’enlever la vie. Cela peut être déroutant et bouleversant pour les proches qui assistent à ces actes d'automutilation. Dans cet article, nous examinerons comment vivent les proches des personnes qui s'automutilent, ainsi que les moyens par lesquels ils peuvent apporter leur soutien et leur compréhension.

Qu’est-ce que l’automutilation

L'automutilation est un comportement qui se manifeste par des actes délibérés d'auto-agressions physiques, généralement en se coupant, se brûlant ou se frappant, et ce sur n’importe quelle partie du corps. Il est important de comprendre que l'automutilation n'est pas une tentative de suicide, mais plutôt un moyen pour la personne de faire face à une douleur émotionnelle insupportable ou à des difficultés psychologiques. La personne peut adopter ce moyen pour tenter de communiquer sa souffrance aux autres. Il peut être le symptôme d'un trouble sous-jacent, tel que la dépression, les troubles de l'anxiété ou les troubles de la personnalité.

Vivre avec un proche qui s'automutile

La découverte qu'un être cher s'automutile peut-être choquante et éprouvante. Les proches peuvent se sentir effrayés, impuissants, confus et coupables. Il est important de se rappeler que les accompagnateurs ne sont pas responsables de l'automutilation de leur proche, mais qu'ils peuvent jouer un rôle essentiel dans son rétablissement. Il est possible que la première réaction de l’accompagnateur face à l’automutilation de son proche soit la frayeur et le scandale. C’est tout à fait normal !  Il n’est pas facile de voir une personne que nous aimons tant se faire du mal. Cela peut également prendre une autre forme et l’accompagnateur peut vivre de la colère. Une frustration à voir son proche recourir à l'automutilation même en étant une personne qui est bien entourée, qui est soutenue et qui possède une bonne qualité de vie. Tout cela demeure incohérent pour l'accompagnateur.

Par la suite, la culpabilité est un sentiment qui reste longtemps. Automatiquement, un poids lourd s’installe sur les épaules de l’accompagnateur. Il va sans cesse se poser mille et une questions : « Qu’est-ce que j'ai manqué ? » « Quelle a été mon erreur ?» « Qu’est-ce que je ne lui ai pas donné ? » « Lui ai-je assez dit que je l’aimais ?». Ce tourbillon de questionnements emprisonne l’accompagnateur le laissant dans tous ses états.

Ce que j’aimerais vous dire c’est qu’il faut que celui-ci passe par cette étape! Il faut passer à travers ses sentiments pour permettre au brouillard de s’apaiser et d’y voir plus clair. Peu à peu et à son rythme, l’accompagnateur passera de la frayeur à être en meilleure disposition de comprendre ce qui arrive à son proche, à prendre soin de lui-même et à adopter des stratégies qui lui permettront de soutenir celui-ci. C'est un chemin qui n’est pas simple et dont vous ne devriez pas y marcher seul. Être soutenu et accompagné est sans doute une formule qui vous aidera à déposer, peu à peu, le poids dont vous vous êtes conditionné à porter sur vous.

Soutenir un proche qui s'automutile

La personne qui s’automutile ne connait pas nécessairement les raisons qui la poussent à réaliser l’acte. Elle sait juste qu’elle a besoin de le faire. Elle peut ressentir de la honte et peut décider de cacher ses blessures. Ainsi, cela peut marquer une distance qui se traduit par «JE NE VEUX PAS EN PARLER ».  Donc, que faire ?

Tout d'abord, il est crucial de créer un environnement de soutien et de compréhension. Montrez que vous êtes disponible et ouvert à parler avec votre proche du sujet. Si votre proche s’ouvre, écoutez-le attentivement sans jugement et faites preuve d'empathie en reconnaissant sa douleur et sa souffrance. Évitez les réactions négatives ou les critiques, car cela pourrait aggraver la situation. Donc, les cris, les ultimatums, les menaces et les sermons, ne sont certainement pas les bienvenus.

Encouragez votre proche à chercher une aide professionnelle, comme un intervenant, ou thérapeute.  Aussi, j’aimerais attirer votre attention sur le mot “encourager” Nous désirons tellement que   notre proche aille mieux le plus rapidement possible, mais nous ne pouvons pas aider une personne qui ne veut pas se faire aider. Il ne faut surtout pas oublier que, comme vous, les proches vivent aussi la situation de manière difficile et ceux-ci passent par plusieurs étapes, et cela à leur rythme.  Soyez présent et disponible pour votre proche, en lui offrant votre soutien émotionnel et en l'encourageant à exprimer ses émotions d'une manière plus saine. Apprenez à reconnaître les signes précurseurs de l'automutilation et soyez attentif aux moments où votre proche pourrait être plus vulnérable.

Voici quelques signes précurseurs :

- De longues périodes de solitude dans la chambre ou salle de bain

- Le port de vêtements inappropriés pour le climat (manches longues en été)

- Le port d’objets tranchants 

- Des blessures récentes

En conclusion, vivre avec un proche qui s'automutile peut-être difficile et douloureux. Il est crucial de se rappeler que chaque individu est unique et que le rétablissement peut prendre du temps. C'est en comprenant l'automutilation, en naviguant dans vos émotions et en offrant un soutien approprié que vous jouez un rôle important dans le rétablissement de votre proche. N’oubliez pas que vous n’est pas seul et que de demander de l’aide est aussi important.